La France veut interdire les écrans aux enfants de moins de 3 ans, même à la maison
Le gouvernement français s'apprête à interdire l'exposition aux écrans pour les enfants âgés de moins de trois ans. Ce bannissement vaut aussi quand on est chez soi.
“Interdire l'exposition aux écrans pour les plus petits, de la naissance à l'âge de trois ans”, telle est la volonté de Catherine Vautrin, la ministre de la Santé et des Solidarités. Lors d'un entretien accordé au JDD, elle fait savoir qu'elle prévoit de publier un arrêté interdisant les écrans dans les lieux d'accueil des enfants de moins de trois ans dans les toutes prochaines semaines.
Télévision, ordinateur, smartphone, tablette, tous les types d'écrans seront concernés. Les lieux publics devront s'y conformer, mais cette mesure devra aussi être appliquée dans la sphère privée, “y compris à la maison”, note Catherine Vautrin. Elle précise qu'il ne sera pas possible pour les autorités de vérifier si l'interdiction est bien respectée partout, mais que comme pour l'interdiction de la fessée, il s'agit “d'insuffler l'idée que ça ne se fait pas”.
Aucun écran avant 3 ans, sans exception
L'année dernière, Emmanuel Macron avait formé une commission d’experts pour obtenir des préconisations quant à l'exposition et au temps d'écran des enfants. Elle conseillait d'interdire tous les écrans avant trois ans, et de les introduire progressivement sous surveillance d'un adulte et de manière très limitée, avec des contenus de qualité éducative, jusqu'à six ans. Ensuite, on évoquait la possession d'un téléphone sans accès à internet à partir de 11 ans, d'un smartphone à partir de 13 ans, et d'un accès aux réseaux sociaux à 15 ans. Plus récemment, un rapport d'experts de santé alertait sur le fait que les appareils “altèrent durablement la santé et les capacités intellectuelles”.
“Les professionnels ont déjà une forte sensibilité à l'impact des écrans sur les tout-petits. Ils ont contribué à l'élaboration d'un référentiel sur la qualité d'accueil qui mentionne déjà cette interdiction, et cela leur donnera une assise encore plus forte pour conseiller les parents”, ajoute Catherine Vautrin.
Le gouvernement mènera des campagnes de communication pour sensibiliser les parents. Des informations seront également partagées par la Caisse d'allocations familiales et la Caisse d'assurance maladie, notamment par le biais du carnet de santé et du carnet de maternité.